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jeudi 16 novembre 2017

A Marseille, les policiers seraient contraints de dégonfler les statistiques de la criminalité


A Marseille, les policiers seraient contraints de dégonfler les statistiques de la criminalité

© Jean-Paul Pelissier Source: Reuters
Manifestation policière non-autorisée au Vieux-Port de Marseille en 2016, illustration
18:56 à Paris, 16 novembre 2017

Selon une information du Canard enchaîné, un système de minimisation des chiffres de la criminalité aurait été mis en place au sein de la police de Marseille afin d'améliorer les taux d'élucidation des crimes.
                                   
Selon des révélations faites par Le Canard enchaîné et publiées dans son édition du 16 novembre, la police marseillaise serait contrainte par sa hiérarchie de minimiser les chiffres de la criminalité dans la cité phocéenne.
 
 
L'hebdomadaire affirme avoir rencontré une dizaine de gardiens de la paix qui disent avoir subi des pressions de la part de leurs supérieurs hiérarchiques : «Histoire de diminuer les atteintes aux personnes, on te demande, par exemple, quand la victime n'est pas blessée de requalifier les vols à l'arraché en "vol simple"», a témoigné l'un d'eux, cité par le palmipède dans son enquête.
Et le policier de préciser : «Si tu ne cèdes pas, c'est l'enfer, tu te fais saquer pour ta notation, on te refuse tout ce que tu demandes et on te sucre ta prime au mérite.»
 
Le logiciel d'enregistrement des PV utilisé à contre-emploi
 
Plus loin, l'hebdomadaire enfonce le clou et souligne combien le système est implacable : «Et, quand la troupe rechigne à minorer les délits, la hiérarchie repasse derrière.»



L'Avis Continu épisode 4. Police : protéger les protecteurs (VIDEO)
 
Effectivement, selon les informations du Canard, les policiers enregistrent leurs procès verbaux à l'aide d'un logiciel conçu spécialement pour éviter ce genre d'écueil.
Or, ce serait justement par ce biais que la hiérarchie arrangerait les données qui ne l'arrangent pas. «Un comble», s'étrangle le journal.
Un des policiers ayant accepté de témoigner auprès des journalistes dénonce une situation «très grave» et met en cause la légalité du procédé : «Cela s'apparente à un faux en écriture, puisque l'on modifie [ainsi] l'intitulé de l'infraction qui figure sur la plainte de la victime.»
La police des polices aurait été alertée de ce problème récurrent et aurait ouvert une enquête.
Mais sept mois après avoir recueilli des «témoignages accablants», aucune suite n'a pour le moment été donnée à l'affaire.
La CGT police a donc décidé de se saisir du dossier et a publié un tract à l'adresse des gardiens de la paix afin de les mettre en garde avec un simple rappel à la loi : «Collègue, attention, si on te demande de changer des qualifications d'infractions pour que ta hiérarchie ait de bonnes statistiques, tu risques une condamnation de 225 000 euros et 10 ans de prison.»
 
 

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